Hommage à
BONI Anne Evelyne
Date de décès : 19 août 1996
Cahier de condoléances
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Gérard Bertrand KAMDOM
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Especially for Anne-Évelyne Boni
Ta pauvre vie mon enfant,
Un jour obscur et sombre,
Se délia loin de tous.
Et, depuis ce sombre jour,
L'existence spumeuse - ou du moins ce qu'il en reste,
N'a connu de mitigation plus injuste.
Passage...
Te voici aujourd'hui vénérée d'une ferveur suspecte !
Qui t'aurait donc souhaité
Ce sommeil sépulcral
Et ce pleur crépusculaire sur la vie consommée ?
À ton âge... Si jeune... Si jeune Sylvie...
Myriades d'étoiles
Poussière d'ange
Poussière d'étoiles
Sur quelle livide tentation
S'agiteront désormais tous ces renoncements
Les regrets, les larmes : poussières d'ange.
Retour en soi
Cet autre soi sublimé en l'Autre, cet autre nous, autre, jamais nous
Et qui n'en a d'ailleurs ni contrôle, ni la réelle sagesse
Le long de nos lugubres jours ici-bas.
Et la Terre, lestée du suc de nos meilleures années,
Les yeux inquiets et la mort gratuite
Avant que la mémoire primitive - qui veille,
N'étende ses anneaux lumineux sur cette escale d'amertume.
Et alors, dans la brume de l'ultime Retour en soi,
Se dévoile au grand jour,
Notre véritable Nom, gravé au fer sur la courbe de nos déchirements...
Les larmes, les regrets : myriade d'étoiles.
Un chuchotement sourd de la nuit...
Et monte, inconsolant :
Sylvie, Norma, Nelly...
La cohorte des nullipares :
Poussière d'ange.
Ailleurs
Ne pas se dissocier avant le chant du Coq
Ce Coq ligérien dont le chant tourmenté
Vient s'éteindre au rivage natal,
Sans vigueur, lâchement,
Et comme toujours, seul.
Tout seul.
Passage
Et après,
L'inévitable motif,
L'unanimité du jour
L'inclination en une profession de foi
Mal apprise et niable
Caravane...
Les plaintes se heurtant telle une ligature drue
Qui implorerait
La sagesse malingre : cette sagesse qu'on suppose nôtre
Quelques impressions fugitives,
Et ce silence de mort qui s'élève soudain !
Ô Immense
Nécropole dont l'existence est la matière...
Toute dissidence bue,
La Jeunesse s'évapore comme une fragrance d'hyacinthe inféconde.
Instinctivement,
Le don de leur vie n'en est pas un
La misère et la mort : cette maladie
Qu'ici on croit lointaine et pourtant commune, et
Qui déploie les tentacules hideux d'une danse macabre.
La Jeunesse s'évapore en dissidence de la vie...
Nécropole immense
Où nous passons tel le lycaon qui se fait carnassier,
Mais dont l'essence subtile flotte - arachnéenne,
En son ombreuse retraite...
Quel évangile apocryphe
Refrénera donc les ardeurs intumescentes
Des sacrificateurs zélés
Et l'hétaïre pécheresse !
Sera-t-elle toujours épargnée ?
Mais !...
Que peuvent
Une page noircie d'encre et d'amène volonté,
Une main striant le lointain d'un bout de drap virginal
La solitude d'un soir : la nuit...
Et puis, qui vengera toutes ces morts de leur absurde négation
Peut-être l'au revoir,
Ce refrain alcyonien
L'au revoir entr'aperçu
Cette autre rue émouvante qui descend de Tsinga vers la mer
Nous reverrons-nous donc
Hors de cette Négropole
Aux Toits Rouges
Nous reverrons-nous
Mon enfant, ma sœur
Nous reverrons-nous
Hors la vie
Mon enfant ! Ô ma sœur !
Publié le: 30 mars 2019 - 08:14:07
Especially for Anne-Évelyne Boni
Ta pauvre vie mon enfant,
Un jour obscur et sombre,
Se délia loin de tous.
Et, depuis ce sombre jour,
L'existence spumeuse - ou du moins ce qu'il en reste,
N'a connu de mitigation plus injuste.
Passage...
Te voici aujourd'hui vénérée d'une ferveur suspecte !
Qui t'aurait donc souhaité
Ce sommeil sépulcral
Et ce pleur crépusculaire sur la vie consommée ?
À ton âge... Si jeune... Si jeune Sylvie...
Myriades d'étoiles
Poussière d'ange
Poussière d'étoiles
Sur quelle livide tentation
S'agiteront désormais tous ces renoncements
Les regrets, les larmes : poussières d'ange.
Retour en soi
Cet autre soi sublimé en l'Autre, cet autre nous, autre, jamais nous
Et qui n'en a d'ailleurs ni contrôle, ni la réelle sagesse
Le long de nos lugubres jours ici-bas.
Et la Terre, lestée du suc de nos meilleures années,
Les yeux inquiets et la mort gratuite
Avant que la mémoire primitive - qui veille,
N'étende ses anneaux lumineux sur cette escale d'amertume.
Et alors, dans la brume de l'ultime Retour en soi,
Se dévoile au grand jour,
Notre véritable Nom, gravé au fer sur la courbe de nos déchirements...
Les larmes, les regrets : myriade d'étoiles.
Un chuchotement sourd de la nuit...
Et monte, inconsolant :
Sylvie, Norma, Nelly...
La cohorte des nullipares :
Poussière d'ange.
Ailleurs
Ne pas se dissocier avant le chant du Coq
Ce Coq ligérien dont le chant tourmenté
Vient s'éteindre au rivage natal,
Sans vigueur, lâchement,
Et comme toujours, seul.
Tout seul.
Passage
Et après,
L'inévitable motif,
L'unanimité du jour
L'inclination en une profession de foi
Mal apprise et niable
Caravane...
Les plaintes se heurtant telle une ligature drue
Qui implorerait
La sagesse malingre : cette sagesse qu'on suppose nôtre
Quelques impressions fugitives,
Et ce silence de mort qui s'élève soudain !
Ô Immense
Nécropole dont l'existence est la matière...
Toute dissidence bue,
La Jeunesse s'évapore comme une fragrance d'hyacinthe inféconde.
Instinctivement,
Le don de leur vie n'en est pas un
La misère et la mort : cette maladie
Qu'ici on croit lointaine et pourtant commune, et
Qui déploie les tentacules hideux d'une danse macabre.
La Jeunesse s'évapore en dissidence de la vie...
Nécropole immense
Où nous passons tel le lycaon qui se fait carnassier,
Mais dont l'essence subtile flotte - arachnéenne,
En son ombreuse retraite...
Quel évangile apocryphe
Refrénera donc les ardeurs intumescentes
Des sacrificateurs zélés
Et l'hétaïre pécheresse !
Sera-t-elle toujours épargnée ?
Mais !...
Que peuvent
Une page noircie d'encre et d'amène volonté,
Une main striant le lointain d'un bout de drap virginal
La solitude d'un soir : la nuit...
Et puis, qui vengera toutes ces morts de leur absurde négation
Peut-être l'au revoir,
Ce refrain alcyonien
L'au revoir entr'aperçu
Cette autre rue émouvante qui descend de Tsinga vers la mer
Nous reverrons-nous donc
Hors de cette Négropole
Aux Toits Rouges
Nous reverrons-nous
Mon enfant, ma sœur
Nous reverrons-nous
Hors la vie
Mon enfant ! Ô ma sœur !
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Especially for Anne-Évelyne Boni
Peut-être que le temps va enfin se dénouer
Et sur nos heures insipides
Déverser un fallacieux dictame
Au creux de l'existence indéfinie
S'agite ainsi la curiosité de la Jeunesse dénudée,
Et dont les yeux accablés d'actes candides
S'arrêtent là où commencent l'autre vie, ses mythes, etc.
Qui n'a pas de parents partis subrepticement
Un jour de pluie, un sale jour
Les ondes éventrées
Et un rêve qui s'endort au creux de l'existence défunte...
Le crépuscule s'essouffle au jour déclinant
L'échine embrase l'ombre
De sa porosité et lui sourit figée
Dans cette posture indécente et bizarre.
Voici la Vierge Marée qui avance
Vers le feu que nous fûmes
Baisons ses pieds parfumés, ses mains jointes
Et son flanc décrépit
Ils n'ont point de vestiges cysteux pour nous rappeler
L'aventure humaine, etc.
D'un trait
L'étendue se vide
Le combat s'achève sans raison d'être
Quelques pierres, une larme, et c'est tout...KINDLING